lundi 1 décembre 2008

Pierre Averty, la mémoire locale intarissable

Pierre Averty

Il y a des gens qui ne peuvent se décrire sans penser à un adjectif, unique et définitif. Pierrot Averty ? Intarissable ! S’il vous montre une photo, suivez son doigt désignant chaque détail et vous aurez simultanément le commentaire… Un vrai bonheur.
Des témoignages à partager

Pierre Averty, la mémoire locale intarissable

Il dit qu’il a eu la chance de pouvoir apprécier les photographies parce que sa mère possédait un appareil photo, matériel plutôt rare à l’époque. Pierrot a toujours été passionné par les meubles, les bibelots, les documents écrits, les photographies. On le connaît comme collectionneur de cartes postales. Mais ce qui le passionne par dessus tout, c’est l’objet privé de son usage, celui que l’on ne voit plus. Comme l’écrémeuse qui trône sur son bureau, au bras de laquelle on pose sa veste pour s’installer et l’écouter commenter les images.
De la nostalgie ? Non. « 
C’est l’évolution des situations, les changements d’ambiance qui sont intéressants » explique-t-il. Il vient de reproduire une photo de famille : son père est un enfant et son arrière grand-père porte l’habit du dimanche recouvert de sa blouse. Les costumes attestent d’un début de changement d’époque.
Des collections qui s’exposent
Le premier étage de la Droguerie Montoise est devenu un espace d’exposition unique en son genre. S’y succèdent différents thèmes. Saint-Jean-de-Monts d’autrefois aux années 1940, de 1940 à nos jours, les métiers, les attelages. Parfois deux expositions sur le même thème car 400 photos n’y suffisent pas encore tellement la quantité de documents est importante.
Brocanteur ? Pierrot n’aurait jamais pu l’être, incapable qu’il est d’imaginer se séparer d’un objet ou d’un document. A portée de main, près de son bureau, en grand format, « son » histoire de Saint-Jean-de-Monts. Des documents surprenants, parfois très anciens, agrandis. Car la technique sait se mettre à la disposition du collectionneur : après le photocopieur, c’est le scanner qui scrute les images et les restituent avec une actualité étonnante, plastifiés de surcroît. « 
Des familles me confient souvent des plaques dont j’extrais des photos : je leur restitue les originaux et une copie et j’en conserve une autre, avec leur accord ». La collection s’enrichit régulièrement.
La mémoire en partage
Du coup, ce travail de mémoire s’ouvre sur une autre dimension : le partage. Car il s’agit souvent, pour les familles qui ont la chance de retrouver ces documents anciens, de se réapproprier leur histoire, mais également celle des autres. Au centre, Pierrot qui se nourrit des détails qu’il capte au gré des photos des cartes postales. Il se refuse à se considérer comme un érudit : « Ce que je sais, je l’apprends progressivement au contact des documents auxquels j’ai accès ».
Qu’il vous invite à considérer le cadastre de 1836 et plus précisément le quartier du Devalon. Vous apprendrez que ce quartier porte également le nom de la Parée Mille Tripes. Cet espace, cultivé en terres maraîchères échappait à la plantation de pins. Voilà pourquoi on parlait de parée. Et, comme son propriétaire était plutôt corpulent, il s’était fait surnommer le père Mille Tripes. Vinrent ensuite les tractations pour l’édification des maisons, l’arrivée de la première Guerre mondiale… Mais tout ceci fait partie de la suite de l’histoire qui vous sera volontiers contée à l’étage de la Droguerie, avec un petit café à l’appui.
Rrevoir l'exposition des Gars de la Coûte en cliquant sur ce lien.
Tout sur Pierre Averty en cliquant sur ce lien.